jeudi 27 août 2015

#4 - Inside Job

La nuit est calme. Il est 1h30 et je m'installe confortablement sur le vieux fauteuil relax dans la salle de pause. Hypnotiques distribués, pharmacie rangée, il ne reste plus qu'a attendre tranquillement le petit matin. Reste l'incertitude d'une admission à pas d'heure. C'est rare mais le service n'est pas complet. Il reste deux lits, si ça déborde aux urgences, ce sera pour nous.

Je me sers une infusion dans une tasse offerte par un célèbre laboratoire et lance mon divx du soir. Inside Job. Ce film c'est avant tout un casting énorme. Non, non Matt Damon n'y figure pas, ça c'est dans l'autre Inside Job.

Celui que je m'apprête à regarder c'est celui de 2003. A la réalisation il y a Nicolas Winding Refn, le réalisateur choc. Encore méconnu en 2003, il a depuis explosé avec Drive.




Si vous n'avez pas vu le film, ce qui est chose grave, puisqu'il s'agit d'un des films les plus fascinants et hypnotiques de ces dernières années, vous avez forcément entendu la titre phare "Nightcall" de Kavinsky:




Mais Inside Job ce n'est pas que Refn. Devant la caméra il y a John Turturro dans un rôle très éloigné de sa prestation hilarante dans The Big Lebowski:




Bon ok, son rôle de Jesus n'est pas représentatif de sa filmo, mais je ne me lasse jamais de revoir cette scène!

Gâteau sous la cerise ou l'inverse, Hubert Selby Jr, est ici crédité comme co-scénariste! Romancier majeur de la littérature américaine du 20ème siècle avec Last exit to Brooklyn ou encore le Démon, c'est l'un de mes auteurs préférés. Plutôt rare au cinéma de son vivant, il est carrément aux abonnés absents depuis son décès. Mais avec une incursion comme scénariste, sur Requiem for a dream, il frappa fort, très fort! Alors autant dire que ce film, Inside Job, j'en attendais beaucoup!

L'histoire? Un homme, vigile, ne se remet pas de la mort de sa femme. Il passe l'essentiel de son temps libre à visionner des cassettes de vidéo-surveillance à la recherche du moindre détail, tandis que l'enquête de police piétine.

Toctoctoctoctoc!!22 minutes que je suis l'oeil rivé sur mon écran 7 pouces quand l'on frappe à la porte de la salle de pause. Je retire mes oreillettes, met le film en pause, enfile ma blouse et entrouve la porte. Difficile de s'extraire de l'ambiance pesante du film. C'est Bobby un jeune bipolaire arrivé en pleine décompensation maniaque qui vient taxer du feu. Depuis 15 jours il s'est bien posé et son humeur se régule chaque jour un peu plus. Reste son sommeil, continuellement haché. Je l'accompagne dans l'espace fumeur, nous discutons quelques minutes, puis je le laisse non sans lui rappeler de mieux s'organiser demain soir afin d'avoir un briquet sur lui. Quelques instants plus tard, j'entend son pas lourd, Bobby regagne sa chambre.

Lecture! Cela pourrait être un banal thriller, il n'en est rien. On pénètre ici dans l'univers mental torturé d'un homme dont le repli devient quasi-autistique. Film lent, film d'atmosphère, Refn emprunte autant à Kubrick qu'à Lynch. D'une enquête classique on bascule soudain dans un monde étrange et malsain. Réalité ou au émanation du cerveau délirant du personnage principal, chacun aura son interprétation.

Au final un très bon film, que je regrette de ne pas avoir vu sur grand écran... même si l'ambiance "vu de nuit en HP" ajoute au climat angoissant du film!

La Bande annonce:




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire