dimanche 6 septembre 2015

#8 - le moindre mal, un livre à lire avec sa dose de dompéridone



Je voue une grande admiration à François Bégeaudeau alors que de son oeuvre je ne connais pas grand chose. Un bref détour sur sa page wikipédia me le confirme, mon admiration est insensée puisque infondée. Car oui de Bégaudeau, je ne connais que le film Entre les murs de 2008. Avant "le moindre mal" qui est l'objet de ma chronique du jour je n'avais lu aucun de ses livres.

Mais de l'homme j'avais l'image d'un être intègre, un être guidé par de belles valeurs, un homme bien. Son film "palmedorisé" à Cannes en 2008 m'avait bouleversé. Et autant vous le dire, lorsqu'il y a quelques mois j'avais lu que ce même Bégaudeau allait publier un livre sur le quotidien d'une infirmière j'avais immédiatement ajouté ce livre à ma Hot-liste des livres à lire! Je l'avais même placé au sommet...



... Alors la chute est d'autant plus douloureuse! Soyons clair, je n'ai pas aimé "le moindre mal", je ne l'ai pas aimé du tout. Ah si, c'est vrai, peut-être son prix, 2,99€ en version numérique, mais c'est bien la seule chose!

Pourquoi autant de haine de demanderez vous, et bien bande d'impatients, si vous aviez attendu le paragraphe suivant vous auriez économisez votre salive!

Bégaudeau a suivi le quotidien d'une IDE d'un service de chirurgie. Mais au lieu de raconter une histoire, de prendre le temps de comprendre le sens des soins, il fonce à toute vitesse sans aucun recul sur ce qu'il découvre! Alors c'est vrai c'est la réalité de l'hôpital, des infirmières parfois réduites à un rôle de fourmis ouvrières qui courent toutes la journée pour techniquer encore, encore... euh... ah oui et encore! Le parti pris de Bégaudeau semble être de coller à cette réalité et il y réussit mais à quel prix! Celui de nous filer la nausée à force de lire cette énumération, ce catalogue d'actes et de vocabulaire technique.

C'est génial qu'un auteur reconnu décide de s'intéresser à notre profession. Nous n'avons pas l'habitude des projecteurs alors savourons cette brêve et discrète exposition médiatique. Ceci-dit la lecture de ce livre a fait remonter en moi les souvenirs de mon premier jour de stage. Vous vous souvenez probablement vous aussi de cette sensation étrange la première fois que l'on débarque dans un service, cette impression de ne rien comprendre, de découvrir un langage nouveau mais d'en être exclu lorsque nos futures collègues parlent et s'émeuvent en balançant des taux de TP et autres valeurs d'INR. Puis on suit une IDE et là encore c'est la même impression qui prédomine, celle d'avoir été propulsée dans un monde parallèle. 

Et bien cette, cette jeune étudiante infirmière qui débute son parcours de stage, c'est François Bégaudeau! Alors cela ne serait pas dérangeant si cela décollait à mesure que l'on tourne ces si longues 70 pages mais ici, pas du tout, on en reste là, à ce désespérant premier jour de stage. Factuel, sans réflexion, sans recul.

Je serais curieux de connaître les motivations de Bégaudeau à la rédaction de ce texte. Est-ce une commande, un travail bien rémunérée pour un minima d'investissement? J'en doute. Ce livre n'est pas une fiction et donc ne devrait se vendre qu'à quelques centaines d'exemplaires, pas de quoi remplir un portefeuille. 2ème hypothèse: Et si Bégaudeau avait une estime démesurée de sa propre personne. Pense-t-il que tout ce qu'il touche il le transforme en or un y posant son regard lucide et pertinent? Pense-t-il être à ce point un fin observateur de la société Française que tout ce qu'il voit il se doit de le mettre sur papier?  Il y a peut-être un peu de ça, mais je n'y crois pas vraiment non plus. Non il a probablement une autre motivation qui m'échappe peut-être celle tout simplement de revenir à son premier métier celui d'enseigner. Il y a de ça dans le moindre mal celui d'enseigner aux lecteurrs, via ce reportage au plus près du quotidien de cette IDE. C'est peut-être juste ça au final dont il est question ici, d'enseigner... Oui il ne me faut pas voir le mal partout même si celui-là porte le nom du moindre mal...





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